S.S.L.A. de PAU et du BEARN

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La Revue Revue n°45 - 2018
Dernière mise à jour Mercredi 08 Février 2023

Revue SSLA n°45 - 2018

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Revue de Pau et du Béarn numéro 45 - année 2018

 

Table des matières

- Le mot du Président, par Ricardo Saez, p. 5

- Résumés des articles, p. 13

À l’occasion de trois anniversaires

- Charles XIV Jean, fondateur d’une maison royale nordique : la dynastie Bernadotte, par Romain Von Deyen, p. 21

- Quelques articles concernant Bernadotte parus dans Le Mémorial béarnais et Le Mémorial des Pyrénées (1809-1844), par Jacques Staes, p. 55

- Un poète-pèlerin nommé Francis Jammes (1868-1938), par Jacques Le Gall, p. 63

- Francis Jammes lecteur de Don Quichotte, par Jacques Le Gall, p. 69

- Présentation du film documentaire consacré à Joseph Peyré, par Pierre Peyré, p. 93

- La poétique de l’espace chez Joseph Peyré : Sur la terrasse (1922), par Christian Manso, p.95


Autres articles

- Neuf Peuples, Wascons, Aquitains : des ethnogenèses entre Pyrénées et Loire de l’Antiquité au haut Moyen Âge, par Mathieu Pelat, p.105

- Gaston de Foix, 1507 : l’année de tous les possibles, par Benoît Lannoye, p.129

- Notre-Dame-du-Bout-du-Pont : de l’oratoire médiéval à la consécration de la translation de la chapelle des ursulines en 1932, par Christian Desplat, p. 149

- À propos d'un document de 1913 sur Pau ville américaine, par David G. Blackburn, p. 181

- Une figure de la Résistance : Mgr Edmond Vansteenberghe, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron (1939-1943), face au Service du travail obligatoire (STO), par Ricardo Saez, p. 205

- Le jumelage des villes de Pau et Saragosse, origines et réalisation, par Javier Mur Royo, p. 237


Documents inédits

- de décharge de tailles par Pierre Darrac, de Gan (1630), par Louis Laborde-Balen (†) et Daniel Trallero, p. 261

- Décret d’érection, «statuts» et règlements» de la «Confrérie du Très Saint Sacrement» établie dans l’église cathédrale de Sainte-Marie d’Oloron (1759), par Jacques Staes, p. 265

- Deux lettres d’Henri de Vaufreland adressées à son père depuis le front (septembre-octobre 1914), par Jacques Staes, p. 279


Mélanges et recherches

- L’alliance de 1413 entre Charles d’Albret, Bernard d’Armagnac et Thomas, duc de Clarence et fils du roi d’Angleterre, par Pierre Courroux, p. 285

- Bibliographie béarnaise 2017, par Valérie Champetier de Ribes et Jean-François Saget, p. 297

- Travaux universitaires 2017, p. 305

- Ouvrages et travaux, p. 309


Vie de l’association

Carnet de la SSLA, 327 – Éphémérides 2018, 328 – Conférences, 331 – Excursion, p. 333.


Résumé des articles :


Romain Von Deyen

Charles XIV Jean, fondateur d’une maison royale nordique : la dynastie Bernadotte

Pour la Suède, l’année 2018 représente le bicentenaire du couronnement du fondateur de la maison régnante actuelle : Charles XIV Jean, né Jean-Baptiste Bernadotte (1763-1844), premier souverain de la dynastie qui porte aujourd’hui son nom. Depuis le 5 février 1818, la maison Bernadotte a donné sept souverains au pays. Le premier ancêtre de cette lignée royale n’aurait pu envisager, avant son élection comme prince royal de Suède le 21 août 1810, qu’un jour il côtoierait les princes et les rois, et les appellerait « frères et cousins ». Né dans une famille roturière de Pau, dans le Béarn, il connut une double carrière, militaire et politique, qui lui permit de devenir maréchal d’Empire et un proche de Napoléon Ier. En Suède, le roi d’origine française s’accultura à sa façon à sa nouvelle patrie, conservant quelques-unes de ses habitudes d’ancien militaire, tout en en intégrant certaines indispensables à la vie d’une cour royale. Ainsi, la cour de Stockholm pouvait apparaître comme atypique, en comparaison des autres cours européennes. Seul roi issu de la Révolution française en 1818, Charles XIV Jean allait désormais devoir trouver sa place parmi les maisons souveraines européennes. Ayant, en effet, participé aux guerres de la France révolutionnaire et à l’épopée napoléonienne, ce souvenir influença la perception que ses sujets avaient de lui et donna un ton plus authentique à ses rapports avec les événements martiaux organisés en Suède et en Norvège.

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Jacques Staes


Quelques articles concernant Bernadotte parus dans les journaux Le Mémorial béarnais et Le Mémorial des Pyrénées (1809-1844)

Ce choix d’articles de la presse paloise à propos de Bernadotte met en évidence deux axes emblématiques attachés à la figure du roi de Suède et de Norvège : l’intérêt que le monarque manifesta toujours pour sa ville et sa province d’origine d’une part ; la sympathie et l’affection de ses compatriotes à son endroit d’autre part. Il fait aussi ressortir la simplicité du souverain suédois, les secours apportés à un grand nombre de Béarnais lors de la désastreuse campagne de Russie et sa magnanimité légendaire qui ont contribué à fixer durablement le portrait de ce roi singulier.

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Jacques Le Gall

Un poète-pèlerin nommé Francis Jammes (1868-1938)

Francis Jammes lecteur de Don Quichotte

Francis Jammes est né le 2 décembre 1868, il y a cent cinquante ans. Le poète s’est, à bien des reprises, présenté comme un pèlerin en quête de Paradis. L’hommage qui lui est rendu accompagne le long cheminement de ce poète-pèlerin. Sur terre et dans l’œuvre. Sur terre, de Tournay à Hasparren en passant par Saint-Palais, Bordeaux et le cher Béarn (Pau, Assat, Orthez, les guérets de Sainte-Suzanne, la sauvagine de Saint-Boès…). Dans l’œuvre, des premiers poèmes du carnet secret intitulé Moi aux Airs du mois, en passant par les grands recueils et ceux, moins connus mais souvent fort beaux, qui ont été écrits après le retour à la religion de juillet 1905. Rilke, Proust, Gide, Claudel ont aimé cheminer aux côtés de Jammes. Avec Mauriac, il était bon de marcher vers « Francis Jammes, notre maître, notre ami ».

Don Quichotte aussi fut pèlerin et poète. À l’encontre de tous ceux qui ont raillé le chevalier errant jusqu’à en faire un « paillasse », Francis Jammes a vu en lui un grand seigneur qui ne tombe que pour mieux se redresser, un homme qu’indigne l’injustice et qu’exalte la vertu, un chercheur d’absolu moins fol que sage, un catholique inébranlable. Très tôt dans sa vie, plus tard dans son œuvre, Jammes a considéré le héros cervantin comme un ami, un frère, un alter ego : le portrait qu’il en a brossé est, à bien des égards, un autoportrait. Quant à Cervantès, Jammes le tenait pour un génie de la stature d’Homère et de Dante : un profond connaisseur du cœur humain, un conteur mélancolique et joyeux, un poète inspiré, taillé pour découvrir, dans l’austère terre d’Espagne, « des vestiges du Paradis perdu et du Ciel retrouvé ».

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Christian Manso


La poétique de l’espace chez Joseph Peyré : Sur la terrasse (1922)

En 1922, Joseph Peyré publie Sur la Terrasse, son premier ouvrage de démiurge. Il est âgé de trente ans et sous le juriste perce le créateur littéraire qu’anime un réel souffle poétique. Ne va-t-il pas, dans le sillage de Baudelaire, inaugurer ce genre nouveau qu’est le petit essai poétique en prose ? Consacré à ce boulevard des Pyrénées, joyau de l’architecture paloise, ce texte court travaille sur l’épure autant que sur la lumière. Il ne se livre véritablement qu’au lecteur patient, persévérant, qu’au flâneur, qu’au rêveur éveillé. S’en dégage une matrice conceptuelle de toute l’œuvre à venir.

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Mathieu Pelat

Neuf Peuples, Wascons, Aquitains : des ethnogenèses entre Pyrénées et Loire de l’Antiquité au Haut Moyen Âge ?

Si l’historiographie a longtemps insisté sur l’identité des Neuf Peuples, leur ethnicité pourrait se révéler plus plastique qu’on ne le pensait. Quant à l’Aquitaine entre Garonne et Loire, il semble peu crédible d’y supposer un attachement inconditionnel à la romanité, après la disparition du cadre impérial. La thèse d’un rôle central des « envahisseurs » Wascons dans l’identité de la Novempopulanie du vie siècle paraît également devoir être remise en question. Grégoire de Tours décrit ces « barbares » wascons comme un instrument divin destiné à la punition des Francs. Ces derniers semblent avoir ethnicisé des révoltes nobiliaires répétitives dans une périphérie qu’ils contrôlaient mal. Au viie siècle, alors que l’historiographie défend l’idée de la constitution d’identités spécifiques aux Wascons d’une part, aux Aquitains d’autre part, les sources semblent au contraire montrer un décalage entre une prise d’autonomie politique réelle et un brouillage des étiquettes ethniques par les Francs, pour des raisons politiques. Si l’ethnicité apparaît aux viie et viiie siècles comme une arme politique – et non comme un instrument de cohésion interne –, la constitution du royaume carolingien d’Aquitaine et de la principauté indépendante de Wasconie, au ixe siècle, aurait pu changer la donne. Cependant, nos sources laissent peu de place à d’éventuels particularismes ethniques. Le royaume d’Aquitaine et la principauté de Wasconie seraient plus des constructions territoriales que des entités ethniques bien que le caractère très lacunaire de notre documentation empêche d’être trop affirmatif.

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Benoît Lannoye

Gaston de Foix 1507 : l’année de tous les possibles

À la fin du mois d’octobre 1507, Gaston de Foix est émancipé par son oncle le roi Louis XII. Depuis la mort de son père, Jean de Foix, le 5 novembre 1500, Gaston de Foix est un enfant orphelin et mineur sous la tutelle de son oncle. Cet article se propose de revenir sur cet acte d’émancipation, longtemps perçu par les historiens du xixe siècle comme une simple formalité administrative qui devait autoriser l’échange de la vicomté de Narbonne avec le duché de Nemours. L’analyse consciencieuse du texte, au prisme d’un contexte au plus près de Gaston de Foix, doit permettre d’éclairer cette année 1507 au cours de laquelle il passe, pour ainsi dire, de l’ombre à la lumière.

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Christian Desplat

Notre-Dame-du-Bout-du-Pont : de l’oratoire médiéval à la consécration de la translation de la chapelle des ursulines en 1932

Le culte marial, et plus particulièrement celui de Notre-Dame-du-Bout-du-Pont, se déploie dans la longue durée. La simple chapelle de Noste Dame deu cap deu pon au débouché du Cami ossalès conserve intacte la fonction advocatrice de Marie, invoquée aussi bien par les femmes sur le point d’accoucher que par les bergers, les pèlerins et les marchands devant franchir le cours fougueux du Gave. Est ici présentée la permanence de la piétié mariale du xvie au xxe siècle à laquelle contribuent le rôle accru des femmes au sein des congrégations religieuses, les missions, le maillage des sanctuaires, le réseau des confréries, le rétablissement du catholicisme et les apparitions de la Vierge. La dernière phase de cette piété mariale est le transfert de la chapelle des ursulines, du centre de la ville vers un quartier ouvrier privé de lieu de culte, pour devenir l’actuelle église Notre-Dame-du-Bout-du-Pont.

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David G. Blackburn

À propos d’un document de 1913 sur Pau ville américaine

La traduction d’un article paru le 9 octobre 1913 dans The Washington Evening Star intitulé « A Beautiful Town in the South of France is Ruled by Americain Girls » a été publiée, en 1996, dans notre Revue par Pierre Tucoo-Chala sous le titre « Un document sur Pau ville américaine en 1913 ». Malgré son intérêt, il convenait de se méfier du caractère direct des informations dont, à l’époque, la validité ne pouvait être vérifiée. Or ces données brutes ont été reproduites depuis sans discernement critique dans les études portant sur la présence de la colonie américaine à Pau. Cet article se propose donc de rectifier les erreurs et approximations entachant l’enquête journalistique à l’aide de compléments inédits, de tableaux généalogiques et de notes détaillées, restituant de la sorte au document la précision lui faisant défaut.

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Ricardo Saez

Une figure de la Résistance : Mgr Edmond Vansteenberghe, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron (1939-1943), face au Service du travail obligatoire (STO)

Est tirée de l’oubli la noble figure de Mgr Edmond Vansteenberghe, grâce à l’étude de l’allocution prononcée le 14 mars 1943, en la cathédrale de Bayonne, devant les autorités allemandes, se dressant vigoureusement contre l’instauration du Service du travail obligatoire qu’il compare à une nouvelle et inique déportation. Sont envisagées successivement : les réactions de la presse pro-allemande indignée par l’audace d’un évêque perturbant la mécanique de l’État collaborationniste de Vichy ; le lexique religieux du texte, devenu une arme de la résistance spirituelle contre l’asservissement des consciences et la contrainte imposés par Vichy ; des documents attestant sur le vif le sens et la valeur des justes combats d’un prélat qui dénonça la violation du droit naturel de la personne et les lois antijuives de l’État français transformé en agent recruteur et vassal du IIIe Reich ; enfin, les convoitises suscitées par la vacance du poste à la suite de la mort prématurée de Mgr Vansteenberghe, le 10 décembre 1943.

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Javier Mur Royo

Le jumelage des villes de Pau et Saragosse, origines et réalisation

Le phénomène des jumelages s’est répandu en France après la seconde guerre mondiale. Son but était de faciliter la réconciliation entre les Européens. À la faveur de l’apparition de cette manifestation furent menées à bien de remarquables actions de coopération internationale – monopole traditionnel des États – à partir d’actions de politique locale.

Dans le cas de Saragosse et de Pau, le jumelage fut l’œuvre des maires de ces deux villes, vieux amis ayant de profondes affinités, fervents catholiques appartenant à des familles de négociants, mais aussi tous deux montagnards pyrénéistes. La réussite de ce jumelage fut, en effet, étroitement liée aux milieux de l’industrie et du commerce de Pau et de Saragosse, rassemblés au sein des chambres de commerce. C’est ainsi que les foires-expositions se sont transformées en un lieu de rencontre privilégié pour développer les relations entre Béarnais et Aragonais.

Outre sa précocité et son faste, le jumelage s’est caractérisé par la vision européiste de ses protagonistes qui ont toujours eu présente à l’esprit la perspective de l’adhésion de l’Espagne à la Communauté européenne créée trois ans avant l’union des deux municipalités.

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